Les aventures d'Howard Comeau

au Temple du Soleil

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Un des secrets des Cloisters de New York ?


L'inauguration des Cloisters a lieu le 10 mai 1938
, quelques jours seulement après le décès brutal du sculpteur et collectionneur Georges Grey Barnard (1863-1938) qui avait acheté et fait transporter des sculptures de cinq cloîtres médiévaux français à New York. L'achat, en 1913, des sculptures du cloître de Saint-Michel de Cuxa (Roussillon) marque le début d'une longue aventure. Il est à l'origine de l'ouverture du premier musée des Cloîtres, dès 1914. Jusqu'en 1922, Grey Barnard achète, transporte et reconstitue les cloîtres de Saint-Guilhem-le-Désert (Languedoc), Bonnefont-en-Comminges (Midi-Pyrénées), Trie-en-Bigorre (Pyrénées) et Froville (Lorraine). L'ensemble des collections de ce passionné d'art médiéval alimente ce musée hétéroclite, installé sur Fort Washington avenue. En 1925, le Metropolitan Museum achète l'essentiel de cette collection, grâce au mécénat de John D. Rockefeller Jr., et entreprend de construire un nouveau musée, celui qui domine encore aujourd'hui Fort Tryon Park, près des rives de l'Hudson. Les objets de la collection Rockefeller viennent alors s'adjoindre aux sculptures rassemblées par Grey Barnard. Les collections ne cessent de s'enrichir. Le mécénat de John D. Rockefeller Jr. a aussi permis de créer des fonds pour l'achat d'autres oeuvres destinées à rejoindre les collections médiévales du Metropolitan Museum et, a fortiori, celles du Cloisters Museum. Des dons et legs postérieurs, de riches mécènes, ont aussi aidé à enrichir encore une collection qui appartenait déjà aux plus prestigieuses du monde.

Le 12 Mai 1938, le Musée des Cloisters est ouvert au public.

Chaque année, le 12 Mai, les rayons du soleil couchant traverse une fenêtre d'une tour située à l'ouest, donnant sur la rivière Hudson. Ils le peuvent car, sur l'autre rive, aucune construction ne gêne leur parcours. Ces rayons du jour finissant traverse la salle, le hall d'accueil et passe sous la porte d'une ancienne chapelle française, le porche même sous lequel est passé Jacques de Molay (d'origine franc-comtoise, 1243-1314) avant de prononcer ses vœux d'entrée dans l'ordre des Templiers (fondé en 1119 par Hugues de Pyns et Godefroi de Saint-Amour) dont il va un jour être nommé le Maître (vers 1293 ou 1298). Il fut reçu dans l'ordre en 1265 à la commanderie de Beaune par Humbert de Pairaud, qui occupait le poste de Visiteur de France et d'Angleterre.

 

 

Les rais du soleil 'mourant' vont vers l'Est, lieu de la résurrection.

 

La Chapelle Saint-Jacques de cette commanderie fut construite au XIIe siècle par les Templiers ; elle mesure 10m80 de longueur sur 6m60 de largeur et environ 8m de hauteur au faîte du toit. Elle était autrefois dotée d'un clocher surmonté d'une aiguille couverte d'ardoises, mais ce clocher a été renversé par le vent en 1815. La façade principale, qui regarde le couchant, présente un pignon écrasé, de caractère roman.

Elle était percée d'un porche-portail en tiers point comportant un tympan non décoré en plein cintre dont les voussures sans ornements retombaient sur des colonnettes engagées. Ce portail se trouve aujourd'hui aux Cloisters de New York. Jusqu'à ces dernières années, les visiteurs des Cloisters passaient sous ce porche, à l'image de Jacques de Molay, comme pour une initiation, à leur insu.

Quelle perspicacité dans le choix de M. Rockfeller ! Il y aurait, je pense, un livre à écrire sur les "secrets" des Cloisters...

The Metropolitan Museum of Art - The Cloisters - Collection Gift of John D. Rockefeller Jr. - 1935

http://templarii3m.free.fr/doc_templiers.htm#B

 

Mais à quel événement correspond cette date du 12 mai ?

Le 24 juin 1307, à Paris, Jacques de Molay s'entretint avec le roi le roi Philippe IV le Bel au sujet des accusations pesant contre son Ordre et il fut partiellement rassuré.

Il rentra à Poitiers et demanda au pape d'ouvrir une enquête pour laver rapidement l'ordre des rumeurs et des accusations qui circulaient sur son compte. Lorsque le pape annonça qu'une enquête serait lancée le 24 août, le roi réagit de manière énergique. Le 14 septembre, dans le plus grand secret, il envoya des ordres d'arrestation dans tout le royaume de France, ce qui conduit aux arrestations en masse des Templiers et à la confiscation de leurs biens le vendredi 13 octobre 1307.

Jacques de Molay fut arrêté comme les autres, à Paris, où il se trouvait dans l'intention d'assister aux funérailles de Catherine de Valois, la belle-sœur du roi Philippe le Bel. Il fut incarcéré au Temple de Paris (qui servira de prison parisienne pour les Templiers de la capitale), puis au château royal de Chinon et au château de Gisors.

La suite est connue. Toute velléité d'opposition fut définitivement brisée lorsque l'archevêque de Sens, Philippe de Marigny, condamna à mort 54 Templiers. Ils furent suppliciés puis brûlés au bûcher du 10 au 12 mai 1310.

Le 12 mai 1310 : quatre Chevaliers de l'Ordre du Temple sont envoyés au bûcher suite à leurs aveux extorqués sous la torture en 1307.

L'Ordre fut officiellement suspendu au concile de Vienne, le 22 mars 1312, par décret pontifical. Les possessions du Temple sont redistribuées aux hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem qui deviendront par la suite les chevaliers de Malte.

Le 18 mars 1314, trois cardinaux envoyés par le pape condamnèrent les principaux dignitaires de l'ordre du Temple (Jacques de Molay, Hugues de Pairaud, Geoffroy de Charnay et Geoffroy de Gonneville) à la prison à vie. Comprenant alors que tout était perdu, Jacques de Molay se rétracta, ainsi que Geoffoy de Charnay. Le Grand Maître proclama l'innocence de son Ordre, avant de défier le roi et le pape devant Dieu.

Philippe IV le Bel ordonna que les deux relaps soient envoyés au bûcher. Au soir du 18 mars 1314, Jacques de Molay et Geoffroy de Charnay furent conduits à l'île aux Juifs (aujourd'hui rattachée à l'île de la Cité de Paris) où ils furent brûlés. Les deux autres dignitaires, ayant admis leur culpabilité personnelle, finirent leur vie en prison.

Julien Théry, « Une hérésie d’État. Philippe le Bel, le procès des « perfides templiers » et la pontificalisation de la royauté française », Médiévales, 60, printemps 2011, mis en ligne le 19 janvier 2012. http://medievales.revues.org/6222

 

L'exécution des Templiers - France - XV° s.
enluminure extraite de De Casibus, ouvrage de Boccace

Jacques le Molay et Geoffroy de Charnay
sont brûlés dans l'île de la Cité
Miniature des Grandes Chroniques - British Library

Au soir du 18 mars 1314, Jacques de Molay et Geoffroy de Charnay périssent sur le bûcher dans l'Ile de la Cité.

 


Dans la Divine Comédie terminée en 1318, Dante Alighieri (1265-1321) fait plusieurs allusions aux Templiers et à leur martyr : (traduction de Lamennais (Hugues-Félicité Robert de Lamennais) - 1782-1854)

Le Paradis - Chant XXX
" Béatrice me tira, et dit : " Regarde comme est grand le couvent des Robes blanches. " (le manteau blanc frappé d'une croix pattée rouge sur l'épaule des Templiers)

— Le Paradis - Chant XXXII
" …et le saint vieillard : " Afin que se consomme parfaitement ton voyage, ce pourquoi une prière et un amour saint m'ont envoyé, avec les yeux vole par ce jardin, car le voir aiguisera ton regard, pour monter plus haut vers le rayon divin. La Reine du ciel, pour qui je brûle d'amour, nous accordera toute grâce, car je suis son fidèle Bernard. "
Dante choisit Saint Bernard comme guide en raison des rapports étroits de l'abbé de Clairvaux avec l'Ordre du Temple, ce qu'il appelait la " milice de Dieu ", expression souvent employée dans les écrits des Fidèles d'Amour dont Dante était un membre éminent. Les symboles ésotériques disséminés dans les œuvres de Dante et des Fidèles d'Amour rappellent leur filiation avec l'esprit chevaleresque de l'Ordre du Temple.

— Le Purgatoire - Chant XXVII
" Je tendis en avant les mains jointes, et m'allongeai, regardant le feu, et vivement me représentant les corps humains que déjà j'avais vu brûler. Vers moi se tournèrent mes bons Guides, et Virgile me dit : " Mon fils, souffrir ici l'on peut, mais non mourir. Souviens-toi, souviens-toi ! "
Dante se souvient a assisté au supplice de Jacques de Molay et de Geoffroy de Charnay.

 

Il poursuit de sa vindicte le roi de France et le pape :
— Le Paradis - Chant XIX
"Li si vedrà il duol che sovra Senna induce, falseggiando la moneta, quel che morrà di colpo di cotenna" : " Là se verra la désolation qu'en falsifiant la monnaie, amène sur la Seine celui qui mourra frappé par un porc. "
Philippe le Bel, pour soutenir ses guerres, notamment en Flandre contre les Anglais, fit frapper des monnaies, et fut obligé, suivant les circonstances, d'en relever ou d'en abaisser le cours, ce qui lui valut une réputation injustifiée de "roi faux monnayeur". Il disposait en tant que roi du droit de battre monnaie et pouvait en toute légitimité réaliser des mutations monétaires, ainsi qu'en témoignent les nombreuses ordonnances royales qui ont accompagné ces émissions. Il mourut blessé à la chasse par un sanglier. La référence à la Seine évoque le martyr de Jacques de Molay et de Geoffroy de Charnay à la pointe occidentale de l'île de la Cité.

— Le Purgatoire - Chant XX
" Pour que moindre paraisse le mal futur et le mal fait, je vois dans Alagna entrer le lis, et dans son vicaire le Christ captif. Je le vois moqué une autre fois : je le vois derechef abreuvé de vinaigre et de fiel, et mis à mort entre deux voleurs vivants. Je vois le nouveau Pilate, si cruel que, non assouvi encore, il porte, sans rescrit, ses voiles avides dans le Temple. O mon Seigneur, quand joyeux verrai-je la vengeance cachée dont jouit en secret ta colère ! "
Philippe le Bel est ici comparé à Ponce Pilate.


— L'Enfer - Chant XIX
" Mais plus de temps il y a déjà que mes pieds brûlent et que j'ai été ainsi renversé, qu'il ne le sera lui-même, et que ses pieds ne brûleront ; car, souillé de plus laides œuvres, après lui viendra du Couchant un pasteur sans loi, tel que lui et moi il convient qu'il recouvre. Il sera un nouveau Jason duquel parlent les Machabées, et comme à celui-là flexible fut son roi, à celui-ci le sera le roi qui régit la France. "
Dante et les Templiers virent l'Antéchrist dans le pape Clément V.


Un des musées de Vienne conserve une médaille d'Antonio Pisanello (1395-1455) à l'effigie de Dante. Au revers, se lisent les lettres : F.S.K.I.P.F.T. Sont-ce les initiales des sept vertus chères à Pisanello : Fides, Spes, Charitas, Justitia, Prudentia, Fortitudo, Temperantia ? (mais Charitas ne peut pas s'écrire Karitas en latin)
Selon René Guénon, ces lettres signifient " Fidei Sanctae Kadosh Imperialis Principatus Frater Templarius ".
En place des pouvoirs du Pape et de l'Empereur qu'il trouvait condamnables, Dante aurait souhaité en Italie le pouvoir de la Chevalerie. Il appartint aux Fedeli d'Amore, les Fidèles d'Amour et à la Fede Santa dont il fut Kadosch.

http://www.templiers.net/

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_de_Molay

En astrologie, le 12 mai est le 22e jour du signe astrologique du Taureau.

 

 

Toute ville antique, comme tout campement militaire antique (le castrum romain), comme tout édifice, principalement religieux, naissait d'un rite d'orientation pour déterminer le périmètre et les quatre directions fondamentales (l'axe nord-sur : le cardo et l'axe est-ouest : le decumanus).

" La fondation d'une cité peut être comparée à un mariage entre le lieu et les hommes qui savent en exprimer l'essence dans la forme la plus appropriée. L'esprit de la terre, les courants souterrains, le genius loci, le dragon, comme diraient les Chinois, est capturé et bridé grâce au symbole.

Les Egyptiens, les pythagoriciens le savaient : une forme géométrique peut exprimer l'énergie particulière d'un lieu ou d'un phénomène naturel. En construisant, en projetant, on accomplit des actions qui rendent visibles, fixent dans le bois, dans la boue ou dans la pierre les caractéristiques mêmes de la terre. La façon de construire est une expression de l'esprit ou de la force spirituelle d'une lignée déterminée. Ainsi, les tipis des Indiens, les tumulus étrusques, les temples grecs et romains, les coupoles chrétiennes ou les minarets arabes traduisent le même message : un pouvoir de la terre, du ciel ou des deux s'est transformé en édifice ou en construction. " (A. Roversi Monaco dans son livre Les Secrets des cathédrales, traduit de l'italien par Antonella Crispi Bortolini, De Vecchi, 2000, p. 51)

Il en fut de même, pensons-nous, pour The Cloisters.

Les mots orienter et orientation se réfèrent à l'Orient, la direction du soleil levant.
A l'inverse, l'Occident est la direction du soleil qui " se couche ", celle de la mort du soleil. Son étymologie, comme celle du mot occire, vient du latin classique occidens, de occidere = couper, abattre en frappant ; tuer, faire périr ". Dès 1575, dans Diverses amours, Philippe Desportes l'emploie au figuré avec le sens de " déclin, ruine ".

Certains se sont ingéniés à analyser les lignes reproduites au sol par l'implantation d'édifices religieux. Trouve-t-on ce que l'on veut trouver ?
Ainsi, les cathédrales dédiées à Notre-Dame, de Chartres, Bayeux, Amiens, Reims. Evreux auraient été construites de façon à reproduire un dessin quasi identique à celui que forment dans le ciel les étoiles de la constellation de la Vierge.
De même, les abbayes bénédictines du pays de Caux paraissent dessiner au sol l'image de la Grande Ourse.
De telles correspondances sont-elles volontaires dans l'intention de raccorder les êtres humains au cosmos ?

http://t3m.voila.net/doc_vierge_cathedrales.htm

Le triclinium de la crypte vouée au culte de Mithra, actuellement situé sous l'église Saint-Clément à Rome, est une caverne artificielle qui figure le cosmos. Les étoiles, les sept planètes alors connues, et les quatre saisons sont représentées sur son plafond.

Dans son chapitre " Les formes architecturales ", A. Roversi Monaco (Les Secrets des cathédrales) écrit :

" Le soleil, qui nous illumine, symbolise la voie qu'il faut suivre pour s'évader d'une condition limitée comme la nôtre. Dans les édifices sacrés, il y a toujours la possibilité d'une sortie de ce genre. Cette " porte du soleil " constitue le passage correspondant à la sortie du cosmos et équivaut à une condition de grande liberté.
Les hommes primitifs percevaient l'ordre et l'équilibre dans le simple spectacle de la nature et apprirent par la suite comment recréer les aspects les plus significatifs de cette force et de cette harmonie. De cette façon, l'architecture à peine née est devenue l'art de construire ce que l'homme voyait, c'est-à-dire l'image du cosmos mais en veillant toutefois à laisser des " portes de sortie " dans cette œuvre de traduction et de transformation du cosmos en un espace perceptible. " (p. 53)

Et à propos de la voûte céleste, " coupole naturelle " :

" Puisque l'axe est sous-entendu, la représentation physique n'est pas toujours nécessaire ; ainsi, parfois, la coupole peut manquer sans que sa signification symbolique en soit altérée. Dans la maison avec cour centrale à ciel ouvert, c'est la voûte céleste qui assume le rôle de " coupole " naturelle. […] La présence habituelle d'une fontaine au centre de la cour représente alors la Fontaine de la Vie qui se trouve au pied d'un invisible Arbre du Milieu, correspondant à l'Axe du Monde.

Cette disposition autour d'un espace ouvert a été abandonnée avec la fin du monde romain en Occident, hormis dans le portique à quatre arcades des églises paléochrétiennes et les cloîtres des monastères.

Dans le cloître, c'est-à-dire dans un " lieu fermé " à l'extérieur, mais ouvert au ciel, la fontaine ou le puits sont presque toujours présents. Lorsqu'on marche le long des galeries latérales dans la pénombre, les fenêtres jumelées ou les arcades qui s'ouvrent sur l'espace central souvent pourvues de chapiteaux illustrant l'Histoire sainte, assument la valeur de trouées de connaissance lumineuse. " (p. 54)

 

Le solstice d'hiver

 

Quel est le phénomène le plus " impressionnant " qu'aient eu à affronter nos lointains ancêtres ?
La mort, celui de leurs contemporains, celle de la végétation en période hivernale. Et la " mort " du soleil, chaque soir et à chaque solstice d'hiver…
Ainsi, nous pouvons comprendre pourquoi le culte solaire a eu une si grande importance, en liaison avec celui de la Grande Mère.

En quoi cela intéresse-t-il The Cloisters ?

 

Howard Comeau l’a constaté : les 20 et 21 décembre, jour du solstice d'hiver, le soleil à son déclin extrême, vu de la terrasse supérieure ouest des Cloisters, " se couche " exactement sous l'arche du pont George Washington traversant " the Hudson River " pour relier Manhattan et Fort Lee dans le New Jersey.

Le phénomène cité ci-dessus s'inscrit majestueusement dans la symbolique maçonnique et rend hommage à George Washington, le plus influent et le plus important des Francs-Maçons des Etats-Unis dont il fut le premier président.
Le 25 décembre, jour censé être celui de la naissance de Jésus, le soleil, commençant à " relever " sa course, apparaît sous l'arche du pont un peu plus haut.

La construction du pont Washington (de 1927 à 1931) est antérieure à celle des Cloisters (de 1934 à 1938). Cette vision du soleil couchant sous l'arche est-elle due au hasard ou calculée ?

http://fr.wikipedia.org/wiki/George_Washington_Bridge

http://fr.structurae.de/structures/data/index.cfm?id=s0000032

 

Le Corbusier (Charles-Edouard Jeanneret) a écrit ainsi sur la structure métallique sans fioritures :

" Le pont George Washington sur l'Hudson est le plus beau pont du monde. Fabriqué de câbles et de poutres d'acier, il brille dans le ciel comme une voûte inversée. Il est béni. Il est le seul siège de la grâce dans la ville désordonnée. Il est peint d'une couleur aluminium et, entre ciel et eau, vous ne voyez rien, mais le cordon plié soutenu par deux tours d'acier Lorsque votre voiture se déplace sur la rampe des deux tours, monter si haut qu'elle vous apporte le bonheur. Leur structure est si pure, si résolue, si régulière que là, enfin, l'architecture d'acier semble rire. La voiture atteint un tablier étonnamment large ; la deuxième tour est très loin. D'innombrables câbles verticaux, brillant contre le ciel, sont suspendus à partir de la courbe magistrale qui oscille vers le bas puis vers le haut. Les tours roses de New York apparaissent, une vision dont la dureté est atténuée par la distance. " (Quand les cathédrales étaient blanches, 1937, ) (cité dans la page Wikipédia)

 

Face aux Cloisters, sur l'autre rive de l'Hudson, 700 hectares de terrains ont été achetés par M. Rockfeller. Non-constructible ! Pour que le " drame de Mithra " (sa mort et sa re-naissance après trois jours) soit visible tout au long de l'année dans les siècles des siècles ! Pour que le panorama vu à partir des Cloisters puisse à tout jamais permettre d'observer, dans le seul lieu à l'horizon naturel de New-York, les couchers du soleil tout au long de l'année. On peut observer des Cloisters les deux solstices dans le décor naturel antérieur au développement urbain. Et toutes les œuvres d'art des Cloisters sont liées à ce lumineux projet " solaire ".

Voyons-y Tammuz, statue dorée suspendue entre Terre et Ciel, dans le temple de Tyr, qu'une édition du dictionnaire Larousse de 1870 donne, et que nous retrouvons comme en écho dans ce Christ suspendu dans la salle romane des Cloisters.

 

Votive statue of Melqart from Gades (Cadiz)
Archaeological Museum - Seville

C'est le Soleil qui est la clé de ce face à face entre un dieu solaire antique (Tammuz-Christ) et le solstice d'hiver. Deux temples : l'un roman aux Cloisters ; l'autre " gothique ", l'arche du pont qui enjambe l'Hudson. Cette arche est une "fenêtre" romane vue de face et gothique vue de biais.

Le soleil est représenté par l'auréole ou la couronne d'épines ; les bras écartés à l'horizontale simulent les rayons solaires.


Howard s'amuse en "Tammuz" dans l'église de Vic (Indre)

 

Le solstice a une durée de 3 jours. La légende christique fait durer l'ensevelissement du Christ 3 jours avant la Résurrection.
Voyons en Jésus un avatar du Soleil et du dieu Mithra.
N'aurait-il pas choisi 12 apôtres comme le soleil parcours les 12 signes du zodiaque ?
Voyons dans la Lune, la déesse Isis.
Osiris aurait été découpé en 14 morceaux.

 

Dans les Cloisters, tous les " Christs " sont des Soleils.

C.G. Jung note que " l'art religieux a conservé beaucoup du culte solaire : ainsi l'éclat rayonnant autour de la tête du Christ et l'auréole des saints en général. La légende chrétienne attribue à ses saints de nombreux symboles de feu et de lumière. Les douze apôtres ont été comparés aux douze signes du Zodiaque, et par suite représentés avec une étoile au-dessus de la tête. Il n'est pas étonnant que les païens, ainsi que le rapporte Tertullien (Apo. 16) aient pris le soleil pour le Christ Dieu. Chez les Manichéens, il était même réellement le soleil. " (Métamorphoses de l'âme et ses symboles, p. 200-201)

Quant au cours du soleil à travers le zodiaque, le soleil pouvait être représenté par un serpent portant sur son dos les signes du zodiaque. De même, un serpent pouvait représenter le cours de la lune.

Le système manichéen lui aussi attribuait au Christ la figure du serpent, le serpent de l'arbre du paradis (Jean 3, 14 : Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l'homme soit élevé.)

 

Il n'existe pas dans les Cloisters
de représentation de la Résurrection ou de l'Ascension du Christ !
Pourquoi ?


Parce que la " re-naissance " (la nouvelle naissance) n'est pas une résurrection.
Chaque 25 Décembre (soit juste après le solstice d'hiver), le soleil est de nouveau un " enfant " qui re-naît. Mais après sa " résurrection " prétendue, le Christ avait toujours le même âge (33 ans selon les textes).

Ni Jean, ni Matthieu ne mentionne l'Ascension de Jésus. Bizarre, non ? Cette " ascension " n'a donc aucune base scripturaire solide.

Il existe des œuvres datant d'avant l'existence présumée de Jésus.

 

Ces deux tableaux du Maître du codex de saint Georges, (13ème s.)
sont disposés côte à côte dans une salle des Cloisters.
Pourquoi les avoir réunis ici ?

Ils sont liés tous deux au solstice d'hiver : la Crucifixion représente la " mort " du soleil ; le Christ porte une auréole qui le désigne comme Soleil. La Mise au tombeau évoque non la résurrection, mais la re-naissance du soleil : le tombeau est au pied de la croix, ce qui n'est pas " conforme " aux Evangiles ni à l'iconographie habituelle. Il s'agissait, dans cette salle qui fait face au pont Washington, de répliquer au phénomène cosmique par une double œuvre d'art dont elle est la symbolisation mythologique : deux phases solaires en deux temps sur une durée de trois jours.

 

 

Les deux Saint-Jean


Au solstice d'été comme au solstice d'hiver, les francs-maçons respectueux de la Tradition et, parmi eux, particulièrement ceux de Rite Ecossais Ancien et Accepté de la Grande Loge de France, honorent Jean lors des fêtes solsticiales :

— Fête solsticiale de la Saint-Jean d'hiver en l'honneur de Jean l'Evangéliste

— et Fête solsticiale de la Saint-Jean d'été en l'honneur du baptiste du Christ, son aîné de six mois, fils de Zacharie et d'Elisabeth, la cousine de la Vierge Marie selon la Bible

" Au-delà de ces deux figures bibliques s'éclairent certains aspects du sens profond de ce dont la franc-maçonnerie se veut porteuse. En effet, en s'intéressant aux solstices, ces moments privilégiés de l'année où la course du soleil semble s'arrêter dans le ciel, le franc-maçon témoigne de son ancrage dans la Tradition initiatique. "

Les fêtes solsticiales franc-maçonnes renvoient au symbolisme romain de Janus (de "janua" qui signifie porte), le dieu au double visage et, plus tardivement, aux fêtes chrétiennes de la Saint-Jean d'hiver (Jean l'Évangéliste fêté le 27 décembre) et de la Saint-Jean d'été (Jean le Baptiste fêté le 24 juin).

" On a coutume de dire que l'un était tourné vers le passé et l'autre vers l'avenir et que, dans l'entre-deux de ces visages qui figurent le temps qui passe, il y avait le présent rendu invisible. Comme si l'on avait cherché à témoigner de la tentative désespérée de l'homme pour suspendre le temps dans ce présent qui fuit sans cesse. "

" C'est aussi cette symbolisation de l'humanité pensante et qui se libère de ses angoisses les plus essentielles, que veulent honorer les francs-maçons dans les fêtes attribuées aux Saints-Jean. "

http://www.ledifice.net/P073-A.html

 

Invitation des trois loges de Tours, année 1884,
à l'occasion de la fête solsticiale d'hiver


" Les trois Loges Sœurs de Tours, mues par un même sentiment de solidarité, désireuses de mieux cimenter encore, si c'est possible, les bonnes relations qui existent entre elles, ont la satisfaction de vous informer que comme l'année dernière elles célèbreront en commun la fête solsticiale d'hiver.

Elles vous invitent à bien vouloir assister à cette fête solennelle qui aura lieu, le dimanche 3 février prochain, au Temple de la Respectable Loge Les Persévérants Écossais, rue Bretonneau, n° 20, à une heure et demie précise, et au banquet qui se fera le même jour à six heures et demie. "

(Jacques Feneant, Histoire de la Franc-Maçonnerie en Touraine, CLD, 1981)

 

 

http://agentssanssecret.blogspot.com/2010/06/le-solstice-dete.html

 

Les quatre fêtes chrétiennes dites cardinales (Noël, Pâques, la Saint-Jean et la Saint-Michel) ont été placées aux dates des solstices et des équinoxes :
- au solstice d'hiver, le 21 décembre, préside l'archange Gabriel,
- à l'équinoxe de printemps, le 21 mars, l'archange Raphaël,
- au solstice d'été, le 21 juin, l'archange Ouriel
- à l'équinoxe d'automne, le 21 septembre, l'archange Mikhaël.

- la Saint-Michel correspond à un détachement
- Pâques à une résurrection
- la Saint-Jean à un embrasement
- seule la fête de Noël est liée à une réalisation sur la Terre.

 

Le solstice de décembre a généralement lieu le 21 ou le 22 décembre. Il est tombé un 23 décembre en 1903 et il faudra attendre le début du XXIVe siècle pour le voir se produire de nouveau à cette date. Il est tombé un 20 décembre 10 fois à la fin du XVIIe siècle et tombera de nouveau à cette date à la fin du XXIe siècle et à la fin du XXVe siècle.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Solstice

 

DUMUZI - TAMMUZ

 

Dumuzi en sumérien, ou Tammuz en babylonien, est un dieu mésopotamien. Il est le dieu-pasteur et dieu de la fertilité dans la religion babylonienne. C'est un berger-roi uni à Ishtar dans un très ancien rite de mariage sacré.
Un récit mythologique l'oppose à Enkimdu, dieu des agriculteurs, auquel il dispute les faveurs de la déesse Inanna, qui finit par le choisir. Evocation des conflits entre agriculteurs et pasteurs ?
Dans une autre légende, la Descente d'Inanna aux Enfers, il est choisi par sa parèdre pour la remplacer aux Enfers. Mort, il est alors considéré comme une divinité infernale. Sa sœur Geshtinanna le remplace une moitié de l'année.
Le retour de Dumuzi sur terre est considéré comme le début du renouveau de la nature. Les rituels mésopotamiens marquent ce retour du printemps par le " Mariage sacré " (hiérogamie) de Dumuzi avec la déesse Inanna.

— Dans le calendrier juif, Tammuz (ou Tammouz) est le mois lunaire à cheval pour moitié sur Juillet et Août.

— Dans le Livre d'Ézéchiel (8:14), le prophète proteste contre la coutume des femmes d'Israël qui "pleurent pour Tammuz" selon le rituel païen.

— Dans la mythologie grecque, Tammuz est devenu Bacchus pour certains, Adonis pour d'autres. On le surnommait le " Dieu Berger " dont le sceptre est surmonté d'une pomme de pin.

— Dans le christianisme, Tammuz fut associé au mythe de "La Descente aux Enfers" (cf : Dumuzi + Innana = Tammuz + Ishtar). Tammuz devient Jean le Baptiste, figuré alors qu'il était un jeune berger aux boucles d'or (par référence aux chérubins signifiant que Tammuz est un "Kerubi" = Kirubi ?). Le symbole qui représente Tammuz est "la fleur de lys".

 

Des fêtes

Au solstice d'été se tient la fête de la mi-été, également appelée Litha par les païens et aussi Fête de la Saint Jean par les Chrétiens. C'est le jour où le Soleil est le plus proche de la Terre.
Lors de cette nuit qui est la plus courte de l'année, il est de coutume de danser autour de grands feux du coucher au lever du Soleil, faisant ainsi en sorte de consacrer la victoire de la lumière.
Dans certains pays, on jetait du haut d'une colline une roue ou un chariot en flammes, lesquels roulaient jusqu'aux eaux noires et froides d'un lac ou d'un fleuve pour en chasser la nuit.
Ce culte du feu est indéniablement la plus ancienne forme de pratique religieuse solaire.

Lors des réformes des religions païennes, notamment celle consacrée à Mithra, l'empereur romain Constantin (nouvellement converti au christianisme suite à sa vision du 28 Octobre de l'an 312) institua le Dimanche comme jour de fête dans tout l'empire romain.
- la fête de Mithra fixée au solstice d'hiver, le 25 décembre, devint la fête de Noël
- la fête d'Astarté ou Ishtar devint la fête de Pâques
- la fête de Tammuz ou Lucifer devint la fête de la Saint-Jean.

 

La fête de LITHA

La fête de " Midsummer " (ou " Litha ") marque le solstice d'été, la journée la plus longue de l'année.
Dès le jour suivant, les jours déclinent. C'est une fête de réjouissance et le moment de placer une couronne de feuilles de chêne sur la tête du consort de la déesse, représenté par le grand-père lors du rituel.

C'est le jour traditionnel pour la récolte des herbes magiques qui seront utilisées pour les potions, les philtres et les charmes dont le pouvoir serait ainsi accru. Depuis très longtemps déjà, il est établi que les plantes et les herbes sont, à cette période de l'année à leur zénith, leur pouvoir étant beaucoup plus fort que les autres jours de l'année.
C'est pour cette raison que l'on choisira ce jour pour couper la branche d'arbre qui servira à la confection de la baguette magique ou de la baguette de sourcier.

 

 

Le rocher et le Soleil


Bartolo di Fredi - Adoration des bergers
peint à Sienne entre 1353 et 1410
The Cloisters - New York

Ce tableau a appartenu à George Grey Barnard jusqu'en 1925, date à laquelle il l'a cédé au musée.
Qui est George Grey Barnard (1863-1938) ? Il est temps de parler de lui.


C'était un sculpteur étatsunien né à Bellefonte en Pennsylvanie. Il étudia et travailla à Paris pendant 12 ans, avant de retourner aux États-Unis en 1896.
Ce qui est important pour nous, c'est qu'au cours de plusieurs séjours en Europe, de 1907 à 1913, il en rapporta des œuvres d'art (peintures et sculptures médiévales) et des pièces architecturales acquises dans plusieurs villages ou chez des antiquaires.
Sa collection fut achetée en 1925 par John D. Rockefeller Jr. (1874-1960) pour être exposée aux Cloisters.


http://fr.wikipedia.org/wiki/George_Grey_Barnard


http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Davison_Rockefeller_Junior

L'on peut aussi penser que, dans le but d'acquérir des œuvres d'art et, peut-être, de constituer un panthéon de l'art ésotérique, des " acheteurs " étatsuniens furent envoyés en Europe (et partout dans le monde ?) par les Francs-maçons étatsuniens pour acquérir des œuvres d'art ou des éléments architecturaux présentant des " caractères ésotériques ", soit en prospectant eux-mêmes, soit en " passant commande " auprès de Francs-maçons européens. Auraient ainsi été rassemblés plusieurs cloîtres, près de 5000 sculptures, des tapisseries, des manuscrits enluminés, des peintures, des vitraux et bien d'autres merveilles médiévales.

 

Gisant de Jean d'Alluye - 13è s. - aux Cloisters depuis 1925


Howard aime à méditer près du tombeau de ce chevalier de Philippe Auguste et l'un des principaux seigneurs de la vallée de la Loire. Pendant son voyage en Terre Sainte, il aurait acquis une relique de la Vraie Croix. En 1248, il a été enterré à La Clarté-Dieu, l'abbaye près de Tours qu'il avait fondée en 1239. Cette sculpture a été achetée chez un antiquaire de Paris par George Grey Barnard.

https://www.abbayeclartedieu.com/

https://www.abbayeclartedieu.com/histoire

https://www.vallee-du-loir.com/offres/abbaye-de-la-clarte-dieu-saint-paterne-racan-fr-585840/

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Revenons à notre tableau de Bartolo di Fredi, Adoration des bergers. Pour expliquer pourquoi, nous semble-t-il, il est accroché exactement au-dessus de la partie supérieure du rocher qui est enfermée dans une salle close du musée.

 

" Tu es pierre, et sur cette pierre, je bâtirai mon Temple, mon Cloître ! "

Imaginons, avec Howard, les temps d'avant la construction des Cloisters et du pont Washington… Des hommes et des femmes se réunissent régulièrement à cet endroit encore vierge, sur le rocher affleurant, discutant, observant les phases solaires, s'initiant aux mythes solaires antiques, célébrant les solstices… et un jour, naît l'idée de construire le pont à l'endroit exact où le soleil du solstice d'hiver disparaît derrière l'horizon, au-delà de l'Hudson… Imaginons… Vous imaginez ? Plausible ?

 


MITHRA


Le dieu Mithra ne nous est connu que par les images sacrées trouvées dans les mithræa. Il n'y a pas de textes sur le mithraïsme écrits par les adeptes eux-mêmes.

vestiges d'un temple souterrain de Mithra à Rome
dominé à une extrémité par la Taurobole,
représentation de Mithra tuant le taureau

 

Mithra, habillé à la perse et portant le bonnet phrygien,
sacrifie le taureau primordial.

Mithra et le zodiaque. Phénicie. (fin du IVe siècle)
Bas-relief en marbre. Provenance : Sidon
musée du Louvre


Mithra est devenu pour les Perses le soleil rayonnant, autour duquel se déploie le cosmos. Les douze signes du zodiaque et les bustes des divinités des quatre saisons figurent le mouvement de l'univers. Par sa victoire sur les forces du chaos, Mithra apporte au monde la lumière et le salut.

Le récit mythologique fait naître Mithra d'une pierre (la petra generatrix), près d'une source et sous un arbre tous deux sacrés. A sa naissance il portait le bonnet phrygien, une torche et un couteau. Puis, dans les montagnes, il rencontra le taureau primordial qu'il conquit, qu'il attacha par ses pattes arrière et chargea sur ses épaules. Ce voyage de Mithra avec le taureau sur ses épaules se nomme transitus.

A son arrivée dans une grotte, un corbeau envoyé par le Soleil lui annonça qu'il devait faire un sacrifice : Mithra tua le taureau en lui perçant le flanc. De la colonne vertébrale, sortit du blé, et son sang devint du vin. Sa semence, recueillie par la lune, produisit des animaux utiles aux humains.

 

Mithra - université de Newcastle

Phanès - Modène

Le zodiaque représente la fonction ordonnatrice que le dieu Phanès (souvent confondu avec Mithra) exerce sur l'espace, le temps et les forces naturelles.

 

Des temples mithriaques ont été retrouvés en Italie (17 à Ostia Antica, le port de Rome),
Allemagne, Suisse, Slovénie, en Angleterre (3 près du mur d'Hadrien).

Cette statue en bronze ci-dessus trouvée près d'un mithræum proche du Mur d'Hadrien montre Mithra sortant d'un anneau zodiacal en forme d'œuf. Une inscription trouvée à Rome suggère que Mithra pourrait s'identifier au dieu primordial de l'orphisme, Phanès surgi de l'œuf cosmique à l'origine du temps, engendrant l'univers.

 

Les deux faces du bas-relief de Mithra de Heddernheim (Allemagne)

 

Le sacrifice du taureau

1- Mithra naît de la cime d'un arbre
2- Mithra porte le taureau vaincu (= le monstre, le " père ")
3- Mithra saisit la parure de tête du soleil, la couronne rayonnante
4- Sol s'agenouille devant Mithra.
Ainsi en 3 et 4 : Mithra a pris pour lui la force solaire et est devenu le maître du soleil.
Il a surmonté son " instinctivité animale " (le taureau), il a sacrifié sa nature animale.

 

La fécondité succédant au sacrifice

Carl Gustav JUNG, Métamorphoses de l'âme et ses symboles, pp. 396-397

" Les rapports de la vie et du chien sont expliqués par le passage suivant de Pétrone (Sat. c. 71) : " Valde te rogo, ut secundum pedes statuae meae catellam pingas - it mihi contigat tuo benefieio post mortem vivere. " (Je te prie vivement de peindre une petite chienne au pied de ma statue - pour que j'aie le bonheur, par ton bienfait, de vivre après la mort.)

En Perse, on avait coutume d'amener un chien au chevet du mourant qui devait lui donner à manger. Cette coutume, de toute évidence, signifie en premier lieu que le chien doit recevoir à manger afin qu'il épargne le corps du mourant, tout comme on apaise Cerbère avec un gâteau de miel que lui tend Héraclès lors de la traversée des enfers.

Mais si nous considérons Anubis à tête de chacal, dont les bons offices contribuèrent à la reconstitution d'Osiris dépecé, et le sens maternel du vautour, nous sommes obligé de nous demander si cette cérémonie ne renferme pas un sens plus profond. Creuzer (Symbolik) s'est, lui aussi, préoccupé de cette idée et en est venu à la conclusion que la forme astrale de la cérémonie du chien à savoir l'apparition de la constellation du chien à l'époque où le soleil est le plus haut, en relation avec elle ; ainsi la mort est mise sur le plan de la position la plus haute du soleil. C'est là une idée tout à fait psychologique résultat du fait très général que la mort est considérée comme une rentrée dans le ventre de la mère, en vue de renaître.

La fonction par ailleurs très énigmatique du chien dans le sacrificium mithriacum viendrait à l'appui de cette interprétation. Sur les monuments, près du taureau tué par Mithra, bondit souvent un chien. Or dans la légende perse ou sur les monuments, ce sacrificium est considéré comme le moment de la plus haute fécondité.

La plus belle expression qui en soit donnée est sans doute celle du relief mithriaque de Heddernheim. Sur un côté d'une grande table de pierre (autrefois tournante) sont représentés le renversement stéréotype et le sacrifice du taureau ; de l'autre côté nous avons Sol avec une grappe dans la main, Mithra avec la corne d'abondance, les Dadophores avec des fruits, selon la légende qui veut que toute fécondité provienne du taureau mort : de ses cornes,les fruits ; de son sang, le vin ; de sa queue, les céréales ; de son sperme, la race des bovins ; de son naseau, l'ail, etc. Au-dessus de cette scène, on voit Silvanus avec les animaux de la forêt qui naissent de lui. "

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Cautès et Cautopatès, deux compagnons de Mithra porteurs de torches, pourraient représenter respectivement le lever et le coucher du soleil.

" Le sacrificium mithriaeum (sacrifice du taureau) dans sa représentation cultuelle est souvent flanqué des deux Dadophores, Cautes et Cautopates, l'un avec une torche dressée, l'autre avec une torche renversée. Ils représentent une sorte de couple fraternel qui exprime son caractère par la position de la torche.

Cumont les rapproche, non sans raison, des Erotes sépulcraux qui, génies aux torches opposées, ont un sens traditionnel. L'un serait donc la mort, l'autre la vie.

Je ne puis me dispenser de passer du sacrificium mithriacum (où le sacrifice du taureau, au centre, est flanqué de chaque côté des deux dadophores) au sacrifice de l'agneau chrétien (bélier). Le crucifix est aussi, selon la tradition, flanqué des deux larrons, dont l'un montera au paradis et l'autre descendra en enfer… Les deux larrons font donc, de quelque manière, partie du Christ. Les deux dadophores, ainsi que le démontre Cumont, dont des dédoublements de la figure centrale de Mithra qui a ainsi un caractère de triade." (C. G. Jung, pp. 338-339)

 

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Selon des textes de saint Jérôme, le culte de Mithra comportait sept niveaux d'initiation pouvant être mis en relation avec les sept planètes de l'astronomie de l'époque (la Lune, Mercure, Vénus, le Soleil, Mars, Jupiter et Saturne), selon cet ordre, d'après l'interprétation de Joseph Campbell et le décor du mithreum de Felicissimus des Sept Sphères à Ostie.

Il semble que le rite principal de la religion mithraïque ait été un banquet rituel (à rapprocher de l'eucharistie chrétienne) où les aliments offerts étaient du pain et du vin, comme dans le rite chrétien.

Réfectoire de l'Abbaye de Cormery
Un moine portant le vin et le pain

Le 25 décembre (soit au solstice d'hiver), la naissance de Mithra était commémorée. Les 16 de chaque mois étaient également sacrés. Les adeptes de Mithra louaient également le dimanche, jour du Soleil.

 

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Les Dioscures (Castor et Pollux) sont des divinités de la mythologie grecque dont l'un est mortel et l'autre immortel.
C. G. Jung (Métamorphoses de l'âme et ses symboles, p. 331sq) note que " cet aspect se retrouve entre Jésus et saint Jean-Baptiste d'une part, entre le Christ et Pierre d'autre part. Ce dernier rapport, il est vrai, ne sera expliqué que par la comparaison avec le mystère de Mithra dont le contenu ésotérique nous est au moins révélé par des monuments.


Mithra et Hélios
Fragment du sanctuaire de Mithra à Klagenfurt
Musée de Klagenfu
rt

Sur le relief de marbre de Klagenfurt, est représenté Mithra couronnant d'une auréole rayonnante, Hélios agenouillé devant lui ou s'élevant d'en bas vers lui, ou bien on le représente le menant vers en haut. " Ces trois scènes mises à la suite l'une de l'autre permettent de penser qu'il s'agit d'un " ensemble dramatique."

D'autres scènes de ce monument peuvent indiquer que Mithra donne à Hélios " une sorte d'investiture solennelle et consacre sa puissance divine en le couronnant de sa propre main " :
— Mithra est représenté au moment où il serre la main d'Hélios comme pour un adieu ou une confirmation.
— Mithra monte dans le char d'Hélios pour le voyage céleste, ou pour la traversée maritime.

" Ce rapport correspond à celui du Christ et de Pierre. Par son attribut, le coq, Pierre a un caractère solaire. Après l'ascension du Christ, il reste le représentant visible de la divinité, aussi subit-il la même mort (crucifixion) que le Christ. Il remplace le dieu principal de l'empire romain, le sol invictus (le Soleil Invincible), devient le chef de l'Eglise militante et triomphante.

Le successeur de Pierre porte la triple couronne (tiare). Or la couronne est un attribut solaire et le pape est un " solis invicti comes " symbolique, comme un César romain. Le soleil déclinant nomme un successeur auquel il transmet la puissance solaire. " (pp. 332-333)


D'une façon générale, Mithra semble jouer vis-à-vis d'Hélios le rôle de bienfaiteur.


Mithra (à droite) associé
à Hélios (Sol Invictus) ( au centre)
et à la Lune (à gauche)
Les deux porteurs de torches, Cautès et Cautopatès,
symbolisent le lever et le coucher du jour
bas-relief trouvé à Rome - Musée du Louvre


Dans la religion de Mithra, existe un étrange dieu du temps : Aion, Kronos, appelé aussi deus leontocephalos, car sa représentation stéréotype le présente sous une forme humaine à tète de lion, enlacée par un serpent dont la tête réapparaît par derrière sur sa tête.


Aion avec le zodiaque - 2e et 3e s.
Museo profano - Vatican

" Il tient à chaque main une clé, sur sa poitrine repose la foudre, sur le dos se trouvent les quatre ailes des vents ; en outre il porte sur le corps quelque chose d'analogue aux signes du zodiaque. Il a comme attributs un coq et des outils. Dans le psaltérium carolingien d'Utrecht, qui a eu des modèles antiques, Saeculum-Aion est figuré par un homme nu tenant un serpent dans la main. Le nom indique déjà que c'est un symbole du temps composé d'une foule d'images de la libido. Le lion, zodion [ Zodiaque est unmot dérivé du grec Zôdion, petit animal ] de la plus grande chaleur d'été, est le symbole de la " concupiscentia effrenata ", du désir le plus effréné.

Dans le mystère de Mithra, le serpent est assez souvent représenté opposé au lion, selon le mythe universel du combat du soleil avec le dragon. Dans le Livre des morts d'Egypte, on appelle Tum le chat parce que c'est sous cette forme qu'il lutte contre le serpent Apophis.

L'enlacement, c'est " l'engloutissement ", l'entrée dans le corps de la mère. Le temps est aussi défini par le lever et le coucher du soleil, c'est-à-dire par la mort et le renouvellement de la libido, l'éveil et la disparition de la conscience. L'adjonction du coq indique de nouveau le temps, et celle de l'action créatrice du temps. "

 

 

" Et il me montra un fleuve d'eau de la vie, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l'agneau.
Au milieu de la place de la ville et sur les deux bords du fleuve, il y avait un arbre de vie, produisant douze fois des fruits, rendant son fruit chaque mois, et dont les feuilles servaient à la guérison des nations. "

Dans ce passage de L'Apocalypse, 22, 1-2, est présent le symbole de l'eau.

 

Carl Gustav Jung (Métamorphoses de l'âme et ses symboles, Georg, 1953, pp364-366) l'explique ainsi :

" Le sens maternel de l'eau est une des interprétations symboliques les plus claires de la mythologie. La mer est le symbole de la naissance. C'est de l'eau que vient la vie. "

Les deux dieux qui nous intéressent le plus ici viennent aussi de l'eau :

Mithra est toujours représenté naissant auprès d'un fleuve.

le Christ serait venu " renaître " dans le Jourdain. De plus, il est dit être " né de la sempiterni fons amori, mère de Dieu ".

Les légendes païennes évoquent la nymphe des sources.

La " source " se rencontre aussi dans le Mithraïsme :
- une inscription votive pannonienne dit : " fonti perenni ".
- une inscription d'Apulum est consacrée à la " Fons Aeterni ".

— En Perse, Ardviçûra est la source contenant l'eau de la vie. Ardviçûra-Anâhita est une déesse de l'eau et de l'amour

— Aphrodite est " celle qui naquit de l'écume "

Dans les Védas, les eaux sont appelées mâtritamâh : les maternelles.

" Tout ce qui vit, s'élève, comme le soleil, hors des eaux s'y replonge à nouveau le soir. Né des sources, des fleuves, des mers, l'homme atteint en mourant les eaux du Styx pour entreprendre la " traversée nocturne ". Les eaux noires de la mort sont des eaux de la vie ; la mort avec son froid enlacement est le sein maternel, comme la mer qui engloutit le soleil, mais le réenfante de son sein maternel. La vie ne connaît nulle mort.

La projection de l'imago maternelle sur l'eau confère à cette dernière une série de qualités divines ou magiques, telles qu'elles sont propres à la mère. Le symbole de l'eau baptismale de l'Eglise en est un exemple. Dans les rêves ou les fantaisies, la mer, ou toute étendue d'eau assez vaste, désigne l'inconscient. L'aspect maternel de l'eau coïncide avec la nature de l'inconscient en ce sens que ce dernier (surtout chez l'homme) peut être regardé comme la mère, la matrice de la conscience. Ainsi quand on interprète sur le plan du sujet, l'inconscient a, comme l'eau, une signification maternelle. "

Au bas des Cloisters, coule le fleuve Hudson...

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Culte_de_Mithra

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mithra

 


idole du dieu solaire
d'un chaman inuit de l'Alaska

Les bras et les jambes de cette idole
rendent sensibles le mouvement apparent du soleil.

 

 

ALEXANDRE VI

le pape, le taureau et le soleil...

 

Alexandre VI Borgia - anonyme allemand - 16e siècle
Musée des Beaux-Arts -Dijon

http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_VI

 

Rodrigo de Borja, né Roderic Llançol i de Borja
né le 1er janvier 1431 à Xàtiva (Royaume de Valence, couronne d'Aragon), mort le 18 août 1503, devenu Rodrigo Borgia après son arrivée en Italie, fut pape sous le nom d'Alexandre VI de 1492 à 1503.

L'emblème de la famille Borgia est un taureau.

 

Pourquoi le choix de ce prénom " Alexandre " ?

 

Alexandre : du grec ancien Alexandros, qui provient de aléxo (" défendre "), et de andrós, génitif de aner (" homme ").
D'où deux significations possibles qui renvoient, pour l'époque, à des valeurs guerrières :
— "celui qui repousse les hommes"
— ou "celui qui protège les hommes, l'humanité ".

 

Le premier pape ainsi nommé fut Alexandre Ier, sixième évêque de Rome, de 107 à 116, et cinquième successeur de saint Pierre selon la tradition catholique.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Ier_(pape)

 

Le prénom d'Alexandre renvoie à l'Antiquité :
au roi de Macédoine Alexandre le Grand (ou Alexandre III de Macédoine) (né en - 356 à Pella, mort en - 323 à Babylone)

La légende d'Alexandre le Grand " flirte " avec l'Egypte :
- selon la version du Pseudo-Callisthène, au IIIe siècle, le Macédonien a été engendré par le pharaon magicien Nectanébo qui séduisit Olympias en se faisant passer pour le dieu Ammon, dieu que les Grecs identifiaient à Zeus.
- une version plus ancienne fait d'Alexandre le vrai fils d'Ammon.
(Jacques Benoist-Méchin, Alexandre le Grand ou le rêve dépassé, Perrin, 1997, p. 217-258)

Les Égyptiens identifièrent le dieu Ammon avec leur dieu suprême Amon. Pendant la XVIIIe dynastie, Amon devient la divinité nationale par excellence, l'unificateur de l'Égypte qui a permis la victoire d'Ahmôsis sur les envahisseurs Hyksôs. Il est alors associé à Rê, dieu Soleil d'Héliopolis, et devient le dieu cosmique Amon-Rê.

" Alexandre se fait proclamer pharaon à Memphis en -331. Il sacrifie au taureau Apis (gage de respect des traditions égyptiennes) et honore les autres dieux. Il se dirige ensuite vers la côte méditerranéenne où il choisit l'emplacement de la future Alexandrie qui n'est achevée que sous Ptolémée Ier ou Ptolémée II. La légende veut qu'Alexandre ait choisi lui-même les plans de la nouvelle cité. Il se rend ensuite dans l'oasis de Siwa où il rencontre l'oracle d'Ammon-Zeus qui le confirme comme descendant direct du dieu Amon. " (Wikipédia)

Tétradrachme
à l'effigie d'Alexandre bi-encorné

Alexandre est représenté avec les cornes de Jupiter Ammon : ainsi est-il rapproché du soleil de printemps sous le signe du bélier avec sa force d'animal solaire. Pour C.G. Jung, " il est indubitable que l'humanité a un très fort besoin d'enlever à ses héros ce qu'ils ont de personnel et d'humain pour en faire les émules du soleil, autrement dit des symboles de la libido " (Métamorphoses de l'âme et ses symboles, p. 328)

 

au port d'Alexandrie en Egypte et aux soixante-dix cités environ qu'il a fondées, dont la majorité porte le nom d'Alexandrie.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_le_Grand

http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandrie

http://fr.wikipedia.org/wiki/Villes_fond%C3%A9es_par_Alexandre

 


Blason de la famille Borgia :

D'or, au taureau de gueules, sur une terrasse de sinople,
à la bordure du champ,
chargée de huit flammes du troisième

 

Alexandre VI se veut le descendant du dieu Osiris parce que le taureau Apis est la manifestation du dieu-soleil. Et nous nous retrouvons aux Cloisters.

Cléopâtre caressait le rêve de redonner à son pays la grandeur de naguère. En 40, Octave et Antoine se partagent le monde : le pacte est scellé par le mariage d'Antoine avec Octavie, demi-sœur de son rival. Pourtant, en 37, Antoine se sépare de son épouse, rejoint Cléopâtre et, faisant fi des protestations du Sénat, s'unit à elle dans un mariage "à l'égyptienne". Pour la seconde fois, le rêve de restaurer l'empire lagide et de faire d'Alexandrie une nouvelle Rome semble se matérialiser pour l'héritière d'Alexandre.
http://www.bubastis.be/histoire/pharaons/cleopatr.html



appartements Borgia - Vatican


Dans les années 1492-1493, Alexandre VI demande aux peintres Pier Matteo d'Amelia (Piermatteo Lauro de' Manfredi da Amelia), Antonio del Massaro da Viterbo aussi appelé Il Pastura et Pinturicchio (Bernardino di Betto di Biagio) de décorer, dans une exubérance décorative et polychrome, ses appartements au Vatican. Ces artistes font appel à de nombreux assistants : les collaborateurs ombriens bien sûr, mais aussi, selon des hypothèses plus récentes, des assistants toscans.

Il s'agit de six salles : la Salle des Sibylles (figures mythologiques très appréciées par Alexandre VI), la Salle du Credo, la Salle des Arts, la Salle des Saints, la Salle des Mystères de la Foi et la Salle des Papes.
Même si l'interprétation théologique traditionnelle a toute sa place devant ces peintures, il est évident qu'Alexandre VI avait un grand intérêt pour la mythologie antique égyptienne et grecque : les grandes légendes et figures chrétiennes y côtoient les mythes d'Isis et Osiris, d'Io et Argus, dans une référence constante au taureau, élément-clé de l'héraldique familiale des Borgia.

 

Frances Yates, Giordano Bruno et la tradition hermétique, Dervy, 1988

Le pape Borgia n'est pas hostile à la magie et à l'astrologie, bien au contraire. Il vola au secours de l'orthodoxie de Pico della Mirandola que Laurent de Médicis n'avait pu obtenir d'Innocent III. Les bulles pour l'absolution de Pic furent promulguées par Alexandre VI le 18 Juin 1493, moins d'un an après son élection comme pape.

" De surcroît, le Pape écrivit personnellement à Pic, commençant par " Dilecte fili Salute & apostolicam benedictionem. ". Dans cette lettre, Alexandre récapitule toute l'histoire de l'affaire Pic, faisant état des neuf cents thèses, de l'Apologie, de la commission qui avait accusé Pic d'hérésie, de sa fuite en France, et termine en absolvant tant l'homme que l'œuvre de tout soupçon d'hérésie. Pic est décrit comme inspiré par une " divina largitas ", et qualifié de fils fidèle de l'Eglise. La lettre fut reproduite dans toutes les éditions des œuvres de Pic pour encourager le lecteur à accepter l'orthodoxie irrécusable de l'auteur sur la foi de la plus haute autorité. Parmi ces opinions figurait celle qui avait suscité en premier lieu les protestations contre Pic et la commission dissoute par Alexandre, celle selon laquelle la Magia et la Cabala étaient d'une aide précieuse pour le Christianisme. " (p. 143)

pp. 144-146
" Il convient de situer dans le contexte de la controverse autour de Pic et de l'intervention éclatante d'Alexandre VI en faveur du Mage, l'extraordinaire " Egyptianité " des fresques réalisées par Pinturicchio pour Alexandre dans l'Appartemento Borgia du Vatican. Ces fresques firent interprétées par F. Saxl, qui releva d'étranges allusions dans un cadre si orthodoxe.

Dans la première chambre figurent douze Sibylles formulant leurs prophéties de la venue du Christ, et douze prophètes hébreux. Si on garde à l'esprit Lactance et le pavement de Sienne, je pense qu'il est vraisemblable qu'Hermès Trismégiste, le plus grand des prophètes des Gentils, figure dans la Chambre des Sibylles, et il me semble le reconnaître dans le personnage prophétique avec le zodiaque qui achève la série des planètes au-dessus des Sibylles. La chambre suivante montre les douze prophètes et les douze apôtres ; ceux-ci représentent l'arrivée du Christianisme comme l'avaient prédit les prophètes hébreux et gentils. On reconnaît dans les chambres suivantes les sept humanités, dont la principale est l'Astrologie, sept saints, et sept scènes de la vie de la Vierge. Jusqu'à présent rien qui ne soit très orthodoxe.

Toutefois, les scènes égyptiennes dans la Chambre des Saints sont des plus insolites. Le blason de la famille Borgia était un taureau, or, le taureau des Borgias se trouve confondu dans cette série avec Apis, ce taureau sous les traits duquel les Egyptiens adoraient Osiris, dieu du Soleil. C'est par une série de glissements de sens, à mesure que les fresques décrivent l'histoire, que le taureau Apis d'Egypte vient à s'identifier au taureau des Borgias et le pape au Soleil.
La série égyptienne commence avec l'histoire d'Io, transformée en vache par Junon, qui la fit garder par Argus. Argus fut tué par Mercure ; on reconnaît dans un des tableaux Mercure, son cimeterre à la main, achevant Argus. Délivrée d'Argus par Mercure, Io s'enfuit en Egypte où elle devient la déesse Isis. La scène consacrée à Mercure et Argus est suivie d'une autre, où figure sur un trône Io-Isis flanquée à sa gauche d'un personnage que Saxl a identifié comme Moïse. On reconnaît à sa droite le même personnage qui figurait dans la Chambre des Sibylles avec le zodiaque. Je propose, une fois de plus, d'y voir Hermès Trismégiste, représenté ici en compagnie de Moïse.

Ce Mercure qui occit Argus fit, à en croire Cicéron, Hermès Trismégiste, qui se rendit plus tard en Egypte et donna aux Egyptiens leurs lettres et leurs lois. Ficin en fait état dans l'Argumentum qui précède le Pimandre :
Hunc (i.e. Trismegistus) asserunt occidisse Argum, Aegyptiis praefuisse, eisque leges, ac litteras tradidisse.

Donc, le Mercure de la fresque qui tue Argus n'est autre qu'Hermès Trismégiste, représenté dans la scène suivante en Egypte en législateur des Egyptiens avec, à ses côtés, le législateur des Hébreux Moïse. Il s'agit de l'habituelle comparaison Hermès-Moïse, à laquelle nous a accoutumés notre étude de la magie et de la Kabbale.

Pourquoi le pape a-t-il fait réaliser au début de son règne une fresque à la gloire de la religion d'Egypte, qui montre les taureaux Apis en adoration devant la Croix et associe Hermès Trismégiste à Moïse ? Je répondrai que ce pape souhaitait proclamer le renversement de la politique de son prédécesseur en adoptant le programme de Pic de la Mirandole, qui consistait à mettre la magie et la Kabbale au service de la religion.

Il est difficile de surestimer l'importance capitale de Pic de la Mirandole dans l'histoire de l'humanité. Il fut le premier à revendiquer avec audace une nouvelle place pour l'homme en Occident, l'Homme en tant que Mage, se servant tant de la Magie que de la kabbale pour agir sur le monde et pour contrôler son destin par sa science. Chez Pic il est possible d'étudier à la source le lien organique entre l'émergence du Mage et la religion. "

Hermès Trismégiste avait été accepté dans l'Eglise par Lactance, décision pas acceptée par tous et critiquée par les tenants de l'orthodoxie.

 


Deux programmes iconographiques se superposent dans le dessein d'exalter la gloire de la famille Borgia :
— l'un théologique pour assurer le salut de l'âme
— l'autre politique dans une construction généalogique : les Borgia seraient les descendants d'Osiris (sous la forme du bœuf sacré Apis), père d'un Hercule égyptien légendaire qui serait arrivé en Italie en passant par l'Hispanie pour libérer l'Etrurie de géants. Ainsi, la famille Borgia apparaît comme la représentante d'une monarchie universelle avec une autorité spirituelle et temporelle au-dessus de tout autre pouvoir.

Dans La Dispute de sainte Catherine devant l'empereur Maxence (ou Maximin), se reconnaissent César Borgia sous les traits de l'empereur, Lucrèce Borgia en Catherine d'Alexandrie, Djem-Zizim, le frère du sultan Bajazet, retenu à Rome, en prince turc, et Juan de Gandie, en cavalier à droite.
(Voir Ivan Cloulas, César Borgia, fils de pape, prince et aventurier, Tallandier, 2005, p. 46)

Dans les salles de ses appartements, Alexandre VI - Borgia fit célébrer sa gloire temporelle très ouvertement : emblèmes héraldiques à profusion, présence du bœuf Apis qui figurait dans ses armoiries, représentation de sa personne dans la Résurrection peinte à fresque dans la salle des Mystères par Pinturicchio vers 1493-1494.

Après son élection, Alexandre VI fit donner des combats de taureaux.

 

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Ce retour vers les mystères égyptiens est fortement marqué dans la décoration :

— Hermès Trismégiste est représenté à deux reprises

Pinturicchio

1- Io-Isis avec Hermès Trismégiste et Moïse - Salle des saints
2- Hermès Trismégiste et le Zodiaque - Salle des Sibylles


— la pyramide tient une place centrale dans le décor

Légende d'Isis recherchant les quatorze morceaux du corps d'Osiris

La pyramide tient une place centrale dans le décor
comme dans la tapisserie 2 où peuvent se découvrir des pyramides.

 

— et un taureau fait la génuflexion devant la Croix. Ainsi co-existent la grande religion de l'antiquité égyptienne et le christianisme : Alexandre VI lui-même adorant le Christ et assistant à sa résurrection et le taureau " familial " et personnel " adorant la Croix. Pour les Egyptiens, l'âme d'Osiris avait pénétré le Taureau Apis ou le Bélier de Mendès.

Taureaux Apis adorant la croix - détail de la corniche de la salle des saints
avec le médaillon d'Alexandre VI et des taureaux - Appartements Borgia - Vatican

Il s'agit du taureau d'Alexandre VI agenouillé devant la croix. Cette représentation sculptée est très importante. Elle possède deux significations :

a) le pape Alexandre VI en adorant le Christ crucifié affirme le primat de la religion chrétienne

b) mais en faisant référence aux croyances égyptiennes, il semble signifier que les religions anciennes ne sont pas fausses mais qu'elles ont ouvert la voie au christianisme, sensible en cela à la pensée de Pic de la Mirandole qui avançait que "toute vérité est une". Le syncrétisme des savoirs (astrologie, scolastique, cabale, chiromancie, etc...) propre à la philosophie humaniste cherche à couvrir toutes les disciplines et tous les savoirs. Pour l'époque, les pensées de Ficin, d'Érasme ou de Pic de la Mirandole, en mettant en œuvre eux-mêmes la liberté de penser, renouvellent les connaissances par l'association et la confrontation des savoirs de différentes natures et des prétendues vérités.

La Chasse à la licorne veut-elle illustrer le remplacement des anciennes religions païennes par la religion chrétienne ? La tenture veut-elle glorifier la victoire du christianisme ?

Dans la tapisserie 2, la licorne est représentée agenouillée,
la tête embrassant quasiment une croix au pied de la fontaine.

http://forum.tarothistory.com/viewtopic.php?f=11&t=603

 


Détail du plafond dans la Salle des Saints
Osiris et le taureau Apis au service d'une explication mythique
pour les armes de la famille Borgia

Pinturicchio peignit aussi au château Saint-Ange, commandé directement par le souverain pontife, un cycle sur la victoire du pape sur Charles VIII de France. Les fresques ont été détruites en septembre 1628, durant les travaux ordonnés par Urbain VIII Barberini. Ne restent plus que des descriptions comme celle de l'Allemand Johann Fichard, de passage à Rome en 1536.

Dans une grande profusion de détails et de portraits des personnages contemporains, cette " chronique " peinte relatait des événements récents qui avaient eu lieu du 16 au 28 janvier 1495, durant les derniers jours de la présence à Rome de Charles VIII, marqués par la paix scellée entre le souverain français et Alexandre VI lors du banquet dans l'appartement Borgia.

Jean Perréal qui accompagnait le roi français a certainement vu ces œuvres d'art.

Alexandre VI fut un homme d'action mais aussi un mécène ; il s'est entouré de penseurs qu'il a protégés (comme Jean Pico della Mirandola) sans doute à des fins de propagande et qu'il récompensa par des charges et des honneurs au sein de la curie pontificale, comme l'Université ou l'Académie Romaine fondée par le grand philologue et passionné de la Rome classique Julius Pomponius Leto. Alexandre VI montra aussi un vif intérêt pour les fouilles archéologiques qu'il finança à Rome même.

Michel-Ange Buonarroti arriva à Rome en 1496. A seulement 23 ans, en 1499, il sculpta sa célèbre Pietà, dont on a dit que le visage du Christ était celui de Jean Borgia, fils du pape Alexandre, assassiné dans d'étranges circonstances à Rome deux ans plus tôt en 1497.

http://www.aparences.net/rome-mecenat-et-pouvoir-papal/alexandre-vi-borgia/

 

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Il faut revenir ici

sur la symbolique universelle de la croix

 

Le chapitre suivant " Les Dieux Solaires " est extrait d'un site disparu :

" Depuis 26 000 ans et plus, tous les Dieux solaires ou " Fils de Dieu " ont les mêmes caractéristiques. Ils naissent d'une vierge trois jours après le solstice d'hiver, identifié de tout temps à la mort du soleil. Le troisième jour après le solstice d'hiver correspond au 25 décembre date récurrente de leur naissance.
La représentation de la vierge et l'enfant Dieu est demeurée la même depuis Babylone, seuls les noms changent : Sémiramis/Tammuz, Isis/Horus, Marie/Jésus.

Le symbole de la Croix est systématique, il marque les quatre saisons du cycle solaire. Mithra " Fils de Dieu " fut crucifié, Virishna " Fils de Dieu " fut crucifié, Horus " Fils de Dieu " était représenté allongé sur une croix, Adonis " fils de Dieu " fut crucifié, Quetzalcoalt et Krishna sont aussi représentés cloués à une croix. La mort des Dieux sauveurs pour racheter nos péchés est une donnée commune, et ils ressuscitent des morts à Pâques, jour où le soleil est le plus proche de la Terre.

Selon vous, que recèlent les trésors si bien gardés du Vatican ? Tout simplement la panoplie complète des représentations " des fils de Dieu " crucifiés de Horus à Jésus en passant par Quetzalcoalt, de quoi perturber un bon nombre de chrétiens, non ?

Si, symboliquement, on admettait ensemble que le soleil lui-même est crucifié sur la croix des quatre saisons de toute éternité, nous pourrions peut-être faire l'économie de certaines dissimulations et avoir, en conscience, la clef de presque toutes les figures solaires mythiques appelées " Fils de Dieu ". Il nous resterait ensuite à simplement situer la Maison dans laquelle se trouve astrologiquement le soleil pour décoder la symbolique de l'ère concernée de n'importe quelle tradition ou culte terrestre. " (un grand merci à ses auteurs)

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Le site suivant souligne d'autres convergences :
" C'est toujours la même histoire depuis Babylone… "

" A travers l'étude des mots et des étymologies contenus dans les mythes et les religions de l'Antiquité, Alexandre Hislop a dans son livre "les deux Babylones" recomposé le fil historique qui relie le catholicisme aux anciennes religions chaldéenne, égyptienne, grecque et romaine. Le constat est effarant ! Il est fréquent que nous retrouvions dans les mythologies sumériennes, babyloniennes, et autres, des personnages dont l'histoire est semblable et seul le nom diffère. "

http://secretebase.free.fr/religions/trinite/trinite.htm

 

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Pour sa part, Gilbert Durand, dans Les Structures anthropologiques de l'imaginaire, écrit pp. 378-381 :
" Eliade (Traité d'Histoire des religions, Payot, 1949, p. 253-254) nous semble être dans le vrai lorsqu'il relie les mythes de la végétation aux légendes relatives à la croix. Certes cette liaison est pratiquée encore d'une façon trop rationnelle par l'intermédiaire des plantes qui ressuscitent les morts, tant dans la tradition indienne qu'iranienne ou chinoise.

Si ce sont, en effet, ces vertus que le folklore chrétien attribue au bois de la croix, comme le fait par exemple la légende de sainte Hélène, cette acception n'est, selon nous, que secondaire. La croix chrétienne, en tant que bois dressé, qu'arbre artificiel, ne fait que drainer les acceptions symboliques propres à tout symbolisme végétal.

En effet, la croix est souvent identifiée à un arbre, tant par l'iconographie que par la légende, elle devient par là échelle d'ascension, car l'arbre, nous le verrons, est contaminé par les archétypes ascensionnels. Se greffe également sur la légende de la croix, le symbolisme du breuvage d'éternité, du fruit de l'arbre ou de la rose fleurissant sur le bois mort. L'on pourrait aussi souligner que la croix chrétienne est une inversion des valeurs telle que nous en avons fréquemment rencontré dans le Régime Nocturne de l'image emblème romain infamant, elle devient symbole sacré, spes unica.

Mais surtout à travers tous ces accents surdéterminants, il faut constater que la croix est symbole de la totalisation spatiale, comme Guénon l'a montré dans tout un livre (Le Symbolisme de la Croix, Véga, 1950).
Le symbole de la croix est une union des contraires, signe de totalisation qu'il faut rapprocher des gunas de la tradition indoue, et du Koua (union du Yang et du Yin) de la tradition chinoise comme de la tétraktys pythagoricienne. Ce symbolisme est particulièrement sensible dans la tradition mythique des anciens Mexicains. La croix est symbole de la totalité du monde, de la " ligature " centrale des années

" Lorsque les anciens scribes cherchaient à représenter le monde, ils groupaient en forme de croix grecque ou de croix de Malte les quatre espaces autour du centre. " (Soustelle, La pensée cosmologique des anciens Mexicains, Hermann, 1940, p. 67)

Bien mieux, la mythologie mexicaine nous donne toute la palette symbolique qui vient se grouper sous le signe de la croix : c'est Xiuhtecutli, le dieu feu qui siège au " foyer " de l'Univers. Lieu de la synthèse, ce centre présente un visage ambigu : un aspect néfaste et un aspect favorable. Enfin dans le Codex Borgia, le centre est figuré par un arbre multicolore, dont l'ambiguïté verticale ne fait aucun doute ; il est surmonté d'un quetzal, oiseau de l'Est, et jaillit du corps d'une déesse terrestre, symbole de l'Ouest. De plus cet arbre cosmique est flanqué, d'un côté par le Grand Dieu Quetzalcoatl, le dieu qui s'est sacrifié sur un bûcher pour donner vie au soleil et à Vénus, de l'autre côté par Macuilxochitl, dieu de l'aurore, du printemps, mais aussi des jeux, de la musique, de la danse, de l'amour.

Nous allons examiner les racines technologiques et finalement sexuelles de cet archétype quasi sémiologique de l'union des contraires, et voir par là comment la liaison du feu, de la sexualité et de la croix de bois forme une constellation parfaitement cohérente dont le signe de la croix est l'emblème surdéterminé. Nous découvrirons par là le schème du mouvement rythmique et le geste sexuel qui sous-tend et ordonne subjectivement toute rêverie et toute méditation sur le cycle […]

Nous avons déjà accidentellement rencontré le hiéroglyphe de la croix sous la forme du swastika lié au devenir lunaire et astral, doublet écartelé de la roue. Mais c'est Burnouf (Le vase sacré, p. 119 sq) qui semble avoir découvert la composante et la détermination technologique du swastika et de la croix en général. Le savant orientaliste rapproche d'abord khristos " oint " d'Agni indien et d'Athra persan. Et il faut remarquer à ce sujet que l'étymologie de khristos " oint " est proche de celle de Krishna qui veut dire " essence, parfum, huile ", l'un et l'autre venant de khrio, " j'oins, j'enduis, je frotte... ". Burnouf rattache cette pratique de l'onction à l'aide d'huiles essentielles, de la technique dont se servent les Indous et de nombreux primitifs pour produite le feu. "

Odette Viennot (Le Culte de l'arbre dans l'Inde ancienne, PUF, 1954, p. 32), souligne que lors de la production rituelle du feu le çami, " arbre mâle" de bois dur, est placé sur l'açvattha, le bois mou, arbre femelle.

 

Page 389, Gilbert Durand écrit : " Cette gigantesque constellation mythique qui relie le feu, la croix, la friction et la giration, la sexualité et la musique nous semble se résumer en une note de Granet, relative à un objet rituel trouvé dans les fouilles de Lo-Lang. Cet objet est constitué par une plaquette circulaire de bois dur agencé à une planchette carrée de bois tendre. "

 

 

 

D'autres éléments sur The Cloisters

 

La visite du musée commence par cette fresque dite du " Lion Passant " provenant du monastère espagnol de San Pedro de Arlanza ( Castille-León, Burgos) et datant des années 1200.

http://www.metmuseum.org/toah/works-of-art/31.38.1a


Regardons bien le bord gauche de la fresque : il s'agit d'une ligne en zigzag qui n'est pas sans rappeler ce que les anglo-saxons nomment " tracing board " et que l'on retrouve encadrant les images franc-maçonnes contenant l'ensemble des symboles maçonniques de la " Chambre de réflexion " ou du " Cabinet de réflexion ".

 

En France, cette bordure se présente comme des " lacs d'amour " en corde :

La corde à nœuds (terminée par des houppes) sert très fréquemment de bordure aux tableaux de loge français et surtout de limite.

La bordure dentelée (constituée alternativement de triangles blancs et noirs) encadre presque toujours, comme des dents, (indented tarsel) les tableaux de loge anglais. Est-ce pour se protéger d'influences extérieures ?

Le nœud appelé " lacs d'amour " est un cordon entrelacé en forme de huit, dont les extrémités traversent le centre et ressortent par la base à droite et à gauche. C'est un nœud lâche non serré.

 

Site sur l'Histoire et la Symbolique de " la Chaîne d'Union " : http://www.ledifice.net/3005-3.html

Peut-on en conclure que chaque salle du musée new-yorkais et que The Cloisters en leur entier renferment, dans le cadre d' " une Chaîne d'Union ", la totalité de la symbolique franc-maçonne ?

 

Cette autre fresque, dite du " Dragon passant ", côtoie celle du Lion.

Voici réunis côte à côte dans la même première salle le Mercure et le Soufre, commencement de toute " opération " alchimique.

 

 

 

 

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